Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
M. Landercy

CHAPITRE III: VOCATION RETROUVEE

L'éveil de la vocation

Après la guerre, quand le jeune Stepinac révéla son intention de ne plus revenir au séminaire, son Directeur était persuadé, étant donné la vie tellement exemplaire du jeune homme, que ce n'était que tergiversations dans la recherche de plus en plus confirmée de la vocation sacerdotale.

Pour l'aider d'une manière indirecte, à se décider, Mgr Loncatic écrivit dans la revue "Sacerdos Christi" de mars 1924, un article concemant le prêtre Saint Klemens Hotbauer, qui répondit assez tard à l'appel divin. La conclusion de l'arocle faisait une allusion discrète au cas du jeune Stepinac, qu'il recommandait aux prières des lecteurs.

Alojzije Stepinac reçut un vrai choc psychologique en lisant cette revue, accompagnée d'une longue lettre de quatte pages de son ancien Directeur du séminaire de Zagreb, où ce demier lui révélait que le jeune homme de la conclusion auquel il pensait, c'était bien lui, Alojzije Stepinac.

Pendant les trois semaines qui suivirent, une lutte dure is aux termes clairs s'éleva en son àme.

Puis, au mois de juillet 1924, il prit la décision, sùr cette fois-ci que seule la vocation sacerdotale était la vraie voie de sa vie, celle qui la remplirait de sens et où il s'accomplirait enfin.

Stepinac hésitait un peu entre deux séminaires, celui d'Innsbruck à cause de la langue allemande qu'il connaissait bien, et le Germanicum à Rome. Il craignait d'aller à Rome où les cours étaient en latin. Après une interruption de huit ans dans ses études, il risquait d'avoir des difficultés dans cette langue. Il s'imposa alots un test de latin. Le résultat lui confirma que sa connaissance du latin était restée bonne, grâce à la solide base qu'on donnait aux étudiants à Zagreb. En effet, les études y rivalisan avec les premières écoles de l'Ouest, et la renommée de son Université ne est pas inférieure à celle des grandes capitales d'Europe.

Le Recteur du Germanicum reçut le futur séminariste sans aucune hésitation. D'une certaine façon, il le connaissait déjà: les lettres qu'il écrivait du champ de bataille à son parent Mgr Matija Stepinac, avaient été publiées par ce dernier dans la revue du séminaire d'Innsbruck.

Séminariste au Germanicum à Rome

C'est sous le pontificat de Pie XI, que Stepinac passa sept années à Rome.

Les jeunes séminaristes de Germanicum étaient appelés "Frati rossi" à cause de leur soutane rouge.

Alojzije est immédiatement très estimé de ses camarades: il a huit ans de plus qu'eux, un grade militaire, l'expérience de la vie et des connaissance sculturelles assez poussées. La discipline exigée lui parut d'abord rigoureuse car il avait interrompu ses études depuis plusieurs années. Deux de ses camarades entrés la même année, durent abandonner, mais "Step" (comme l'appelaient affectueusement ses compagnons) persévéra, en surmontant toutes les difficultés. Au grand étonnement des autres, on lui demanda les services les plus humbles: il accepta tout. Il était très consciencieux; en dernière année, déjà prêtre, il demandait encore des permissions.

Plus tard, il racontait combien cette vie lui avait été pénible au début, et combien il adressait, avec d'autant plus de ferveur, ses prières à la Vierge Marie. Puis, ses doutes disparurent, et le sentiment d'être sur le vrai chemin s'empara de lui: la paix intérieme l'envahit. Il prit une décision: "Plutôt mourir qu'abandonner Rome avant la fin de mes études."

Ascète sévère, il était très estimé de ses collègues. Sa maturité, son sérieux, sa fraternité les séduisaient tous. Déjà, pour ces qualités-là et pour d'autres, on le considérait comme un saint. Ses supérieurs lui confiaient des responsabilités vis-à-vis de ses compagnons. Il restait à prier avec ferveur dans les églises. Un jour, une religieuse de l'Institut Croate de Saint- Jérome le voyant ainsi, pensa: Heureux peuple, dont il sera le prêtre.

Le Directeur spirituel du Germanicum disait de lui: "C'est un homme à part entière! ll sait ce qü il veut"

Les premiers jours, Alojzije Stepinac se tenait un peu à l'écart des autres séminaristes. Il n'était pas facile de faire autrement... il avait tout de même huit ans de plus! Le Directeur spirituel, qui s'en était aperçu, essayant de le distraire, lui proposa de jouer au handball. II n'y connaissait rien. Si c'eût été le football, il eût été à l'aise!

N'empêche que peu de temps après, il devint un des plus forts de l'équipe: il était physiquement très développé, grâce au dur travail à la ferme paternelle. II était toujours en première ligne pendant le jeu, comme jadis pendant la guerre.

Ceux qui jouaient dans son équipe étaient toujours sûrs de gagner.

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