Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
M. Landercy
On favorisait des mariages mixtes, on défavorisait l'Eglise catholique sur le plan économique.

D'après les statistiques de 1921, dans le royaume SHS, il y avait 47 % d'ortodoxes, 39 % de catholiques, 11 % de musulmans, et 2 % d'autres religions; mais les 2/3 du budget étaiént prévus comme subventions aux communautés orthodoxes, et seulement 1/3 restait à partager entre les autres communautés religieuses. Les protestations des Evêques catholiques restaient sans effet. La fête orthodoxe de saint Sava fut proclamée fête religieuse pour tout l'Etat malgré les protestations des catholiques. C'était la dictature de l'Etat.

"Le 20 juin 1928, le député Pounicha Ratchitch, membre de la majorité gouvernementale, a grièvement blessé, au Parlement de Belgrade, le leader national croate Stjepan Raditch, tué deux députés croates et blessé grièvement deux autres députés croates. Après avoir terminé sa besogne, l'assassin s'écria: "Tai accompli mon devoir! Vive la Grande Serbie!" (1).

Les députés croates ont, à ce moment, quitté l'Assemblée Nationale pour ne plus y revenir qu'en 1939. Stjepan Raditch succomba à ses blessures le 8 août 1928.

Le 28 octobre 1928, A. Pavelic, alla à Belgrade pour y prolonger son mandat de député (député du Parti de droite Croate), et il déclata que son seul but était d'arriver un jour à l'indépendance de l'Etat Croate.

Le 6 janvier 1929, le roi Alexandre proclama la dictature militaire et changea le nom de l'Etat en "Yougoslavie", c'est-à-dire: Etat des Slaves du Sud. La situation devenait de plus en plus intolérable pour le peuple croate; les prisons se remplissaient.

Voilà dans quel état le jeune prëtre Stepinac trouva sa patrie à son retour de Rome.

Le début de sa prêtrise

Entre-temps, pendant ces sept années, sa personnalité s'est enrichie, sa foi s'est affermie, son coeur, rempli de sentiments nobles, était prét aux sacrifices. Ce qu'il souhaitait, c'était de travailler, dans sa patrie, à la gloire du royaume du Christ.

II espérait rester comme prêtre à la campagne, parmi le peuple paysan qu'il comprenait et aimait tant, et il formula sa demande en ce sens à son Evêque A. Bauer. Mais elle fut refusée. On préférait garder Alojzije Stepinac (dont on parlait avec tant de louanges depuis son passage au Germanicum) à la disposition de l'Archevêque, en lui donnant la responsabilité des cérémonies et du secrétariat.

Dans une lettre au Germanicum, pour donner de ses nouvelles, il écrit: "Que le coeur soit satisfait ou pas, c'est secondaire".

Sa foi profonde éclairait et touchait tous ceux qui l'approchaient. Les dimanches et fêtes, il aidait les curés de campagne pour la predication et les confessions. Il s'occupait aussi des exercices spirituels pour les jeunes, chose qu'il trouvait nécessaire car ils manquaieut de connaissances religieuses. Tous les jeunes, dont il s'occupait ainsi, l'aimaient pour son enthousiasme et recherchaient sa parole.

Pendant cette période, il rencontra deux fois, à Zagreb, le futur Pape Jean XXIII: le 8 novembre 1932 et le 14 novembre 1933, et le pape, plus tard, parlait avec beaucoup d'estime de A. Stepinac, ce jeune prêtre modeste à l'allure ascétique.

L'abbé Stepinac était plein de charité envets tous. Il aimait aller dans la banlieue et dans les bidonvilles pour y aider les pauvres, apportant à tous l'aide dont ils avaient besoin. Souvent il sortait de sa noche ses derniers centimes pour secourir les pauvres.

Action caritative

Influencé par l'abbé Stepinac, l'Archevêque de Zagreb créa le 25 novembre 1931 "Caritas" (Secours Catholique) d'abord dans l'Archevêché de Zagreb, puis dans d'autres villes pour propager l'amour et l'aide envers et le prochain. L'abbé Stepinac en fut le premier président.

En 1931, il y eut à Zagreb une crise économique qui amena beaucoup de chômage et son cortège de misères, surtout dans la classe ouvrière. C'était une des conséquences du régime dictatorial du pays. Pendant l'hiver 1933-1934, l'abbé Stepinac fonde, dans le cadre du Secours Catholique, des cuisines populaires réparties dans différents quartiers de Zagreb.

En 1934, l'abbé Stepinac fonde aussi, en y collaborant, un modeste petit journal portant le titre de Caritas oùil exhorte les fidèles à collaborer aux oeuvres catholiques de bien faisance. ll y citait la Bible et tançait des appels pour les visites auxinalades, rapportait des exemples de la misère humaine qu'il avait vus de ses propres yeux. Il y a demandait aux riches de penser aux enfants de pauvres qui manquent de vêtements et de nourriture. Pour pouvoir continuer à publier ce petit journal, il dut demander de l'aide de plusieurs côtés, ce qui n'était pas toujours facile.

1. Croatia (Chicago), 1er aoüt 1931, 3er anniversaire de l'attentat. La même journal ajoute: "Le 20 juin 1931, sous la dictadure du Roi de Serbie, le jour du 3er anniversaire du crime, on a interdit dans tous les pays croates de hisser des drapeaux noirs, d'organiser des cérémonies commémoratives et on a défendu aux journaux de mentionner mëme le crime commis à la Skoupchtina de Belgrade".

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