Stepinac le passa dans la méditation et dans la prière de jour et de nuit.

Entre-temps, l'Archevêque Baur écrivit au Saint-Père, le priant d'essayer d'influencer Stepinac qu' hésitait à accepter.

La réponse arriva vite. L'Archevêque Bauer la montra à son candidat. Le délai de réflexion arrivait aussi à terme.

Pressentant déjà les atrocités d'une nouvelle guerre qui se préparait, ainsi que les difficultés qu' elle susciterait, mais raffermissant dans son âme toute sa confiance au Christ, Stepinac accepta.

Puis, comme si de rien n'était, il continua humblement à s'acquitter de ses devoits quotidins, en attendant la consécration. L'Archevêque Bauer dit un jour, au cours d'une conversation, qu'il prévoyait des temps très durs pour l'avenir, mais qu'il était sûr d'avoir en la personne de Stepinac, un homme courageux, capable de conduire l'Eglise dans des moments difficiles.

Le 29 mai 1934, un télégramme de Rome nommait officiellement Stepinac Archevêque coadjuteur de Zagreb, avec droit de succession. Dès le 31 mai, jour de la Fête-Dieu, tous les journaux croates, imprimés le 30, publiaient la nouvelle.

Des félicitations lui vinrent de tous côtés.

La réponse du nouvel Archevêque coadjuteur fut simple; c'était toujours la même:

"In te, Domine speravi." En Toi, Seigneur, est mon espérance.

Le Recteur du Germanicum, Konstantin Nopell, avec deux présidents de l'Institut et 128 séminaristes, envoyèrent à Mgr Stepinac une lettre de félicitations en latin, soulignant que ni l'Alma mater "Gregoriana", ni le "Germanicum" n'avaient eu jusqu'à présent, au cours de leur longue histoire, aucun élève aussi jeune qui fut promu à un tel degré dans la Hiérarchi. Ainsi, il est écrit dans le Livre des Rois, que Dieu choisit David, le plus jeune parmi tous ses fières, pour vaincre Goliath et régner sur le peuple d'Israël.

La lettre lui rappelait sa première messe datant de quatre aos seutement et son départ de Rome l'année suivante.

On lui rappelait aussi la devise de son ordination sacerdotate: "Vous êtes ta lumière du mondé".

On l'encourageait à ne pas craindre de porter la lourde Croix qui l'attendait, confiant dans le Seigneur, qui est avec celui qu'il choisit: "Je suis avec toi". La lettre collective l'invitait à ne pas oublier ce qu'il avait fait imprimer sur l'image souveir de sa première Messe: "Que Dieu me garde de me glorifier de quoi que ce soit d'autre que de la Croix de Notre-Seigneur-JésusChrist, par laquellele monde est crucifié pour moi et moi, pour le mondé" (Gal. 6.14).

En conclusion, la lettre souhaitait à Mgr Stepinac la gloire et la grâce de la Croix.

En la Fête-Dieu, ce 31 mai 1934, le cure de Krasic annonça la nouvelle dans sa prédication. A la sortie de la Messe, un journaliste posa la question suivante à la mère de Mgr Stepinac: "N'est ce pas le plus beau moment de votre vie?"