Toutes les occasions lui étaient bonnes pour rendre la foi du peuple plus solide. Ainsi, en 1935, il encouragea à fêter dans l'allégresse le 30e anniversaire de la béatification par Pie X de Croate Marko Krizevcanin, martyr. Parlant de ce bel exemple de foi, Mgr Stepinac comparait les difficultés d'être catholique pratiquant aujourd'hui avec celles de l'époque du martyr; les modes de persécution ont changé mais le fond reste le même, disait-il.
Dans son programme spirituel pour 1938, il avait donné pour leitmotiv aux chrétiens, la lutte contre les expressions indécentes et la récitation du chapelet en famille.
Pour 1939, c'était le renouveau de la famille, noyau de vie chrétienne et de vertus catholiques.
Pour 1940, se débarrasser du péché, régler ses dettes envers Dieu et se libérer de l'esclavage du diable: "Enlevez, écrivait-il, les mauvaises pensées, cessez de vivre mal. Apprenez à bien travailler. Cherchez la justice. Aidez ceux qui sont dans le besoin. Faites justice aux pauvres".
Pour 1941: "Poursuivez votre effort pour imiter la générosité du Christ, l'amour envers le prochain, luttez contre la haine qui étouffe le monde. Que vos principes d'activité soient non dans la haine mais dans l'amour, afin que la société reste digne et humainé".
Parlant de Mgr Stepinac, Pie XII donnait publiquement en exemple sa grande piété. Dans un discours (Discorsi e radiomessagi, XIV 459), le Pape Pie XII citait Mgr Stepinac comme un exemple de la ferveur évangélique. Ce dernier, effectivement, employait toutes ses forces à mettre en oeuvre la devise de ses ancêtres croates: "Pour la gloire de la Croix et l'amour de la liberté".
Mgr Stepinac et les émigrés Croates
Déjà, Mgr Bauer, à côté de ses activités apostoliques sociales dans le pays, s'occupait aussi des travailleurs émigrés croates; pour eux, il avait fondé l'Association Saint- Raphaël qui devait aider matériellement et moralement la main-d'oeuvre croate, si souvent exploitée, hélas, à l'étranger.
En effet, une importante vague d'émigration croate avait quitté le pays entre 1900 et 1940, pour des raisons économiques et politiques, s'éparpillant dans différents pays d'Europe et d'Amérique.
Mgr Stepinac, qui pendant trois ans avait partagé avec l'Archevêque Bauer les responsabilités du Diocèse et profité de sa riche expérience et de ses directives intelligentes, relança, en 1939, l'Association Saint-Raphaël qui perdait de sa vigueur.
Celle-ci aidait ainsi ces gens déracinés et ce la jusqu'à la deuxième guerre mondiale où toute activité croate de ce genre fut interdite. Mais depuis l'initiative de Mgr Bauer qui recherchait par là les moyens d'aider les fidèles à l'étranger, les Evêques croates continuaient à s'occuper du problème de l'émigration. Des religieux et des religieuses furent envoyés à travers le monde, là où s'étaient réfugiés des Croates. On créait des missions et des paroisses.
Pendant l'été 1939, se trouvant en repos à Supetar, sur la côte dalmate, Mgr Stepinac, se dirigeant en barque vers Milna dans l'île de Brac, accompagné de Mgr Pusic .
Ordinaire du lieu, et de l'abbé Zdravko Ostojic, jeune prêtre et vicaire à Milna, commença à expliquer la situation difficile des Croates émigrés. "Il faut absolument, dit-il, envoyer des prêtres à ces compatriotes émigrés... Donnez-moi ce jeune prêtre!" - "Ah! non, répondit Mgr Pusic, j'ai encore des paroisses qui n'ont pas de vicaire!"