En 1940, Mgr Stepinac fonde le journal "Le Croate a l'étranger".

Ce journal apportait des articles intéressants et utiles, répondant à des questions, donnant des conseils et des informations aux émigrés. A la première page du journal, Mgr Stepinac soulignait le souci de l'épiscopat croate pour tous ceux qui, bien qu'éloignés de milliers de kilomètres de leur Patrie, continunent cependant à faire partie du peuple croate. Il est très important pour eux, disait-il, qu'ils gardent en leur coeur l'amour de teur peuple au passé glorieux et qu'ils espèrent en un avenir meilleur. Que ce modeste journal, continuait l'Archevêque, soit une consolation pour ceux qui souffrent, une force pour traverser les tentations et pour rester fidèles à la religion et à l'Eglise des aïeux si profondément enracinées dans le coeur du peuple Croate. Que tout sentimeut de mépris pour le peuple dont ils sont issus leur reste étranger!

Depuis, l'Eglise continuait à faire de gros efforts pour créer, selon ses possibilités et pour revigorer la pratique religieuse et culturelle.

En 1940, à l'initiative de Mgr Stepinac, on s'organisa mieux et l'action entreprise commença à porter des fruits.

Le 8 octobre 1940, Mgr Stepinac adresse une lettre pastorale aux immigrés croates en Allemagne. II leur rappelle que, bienqu'ils soient loin de leur Patrie, Dieu n'est pas loin d'eux et qu'il ne faut jamais l'oublier. La caractéristique essentielle des Croates doit continuer à être, comme par le passé, le calme courage et la droiture à toute épreuve. Il faut en tenir compte, surtout en cette année prochaine 1941, considérée comme sainte pour les Croates, car ils fêtent le 1.300e anniversaire de leur évangélisation et de leur rattachement au Saint Siège.

Treize siècles de catholisisme chez les Croates

L'an 1941 marquait donc le 1300 anniversaire des premières relations des Croates avec le Saint-Siège. Cette année-là devait être proclamée l'année du renouveau de la foi. "Comme après l'hiver, écrivait l'Archevêque, le soleil fait sortir les fleurs de la terre endormie, ainsi les croyants doivent secouer tout ce qui n'est pas bon et se réveiller à la pratique de la vie catholique".

Cette lettre a été imprimée à Zagreb et envoyée aux Evêques croates pour qu'ils puissent ensuite formuler leurs commentaires, conseils et remarques. Le projet d'Action Catholique fut élaboré à la saite de ces suggestions et rendu définitif le 24 juin 1939, puis envoyé à tous les Evêques croates. Son but principal était la renaissance spirituelle et morale du peuple croate, avec, au premier plan, le souci de la vie à l'intérieur de la cellule familiale. Le sens de l'activité sociale et caritative devait aussi être développé.

L'année 1940, proclamée année de la pénitence pour le mal fait par les péchés, était destinée à approfondir la foi.

L'exposition de l'art sacré croate, d'ouvrages imprimés, de documents relatifs à l'enseignement et à la culture en général, donnait une image fidèle de la contribution de l'Eglise catholique à la vie publique. Au couis des siècles, en Croatie, les Evêques étaient, en effet, bien plus que des chefs religieux; ils étaient des chefs culturels, des chefs politiques, voire même des chefs militaires. Ne vit-on pas au Moyen Age des Evêques quitter l'autel pour revêtir une armure, prendre l'épée et se jeter au combat à la tête de leurs ouailles, "leur peuple"'? Seuls, sous toutes les dominations étrangères, - et il y en eut plusieurs - ils maintinrent intact le sentiment national croate, en mettant en honneur la langue et les traditions de la Croatie.

Le programme de la célébration des 13 siècles de fidélité à l'Eglise catholique était divisé en quatre parties.