Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
M. Landercy
Après la Conférence épiscopale du 16 au 20 novembre 1941, les Evêques adressèrent, par l'intermédiaire de Mgr Stepinac, un mémorandum à Pavelic où ils exposaient le point de vue de l'Eglise catholique sur cette question épineuse. Ce mémorandum coïncidait entièrement avec les déclarations précédentes de l'Archevêque Stepinac. Les Evêques rejetaient le droit des autorités civiles à prendre des décisions dans ce domaine.

Mgr Stepinac mit le Saint-Père au courant de ce mémorandum et celui-ci l'approuva.

Mais grand fut le mécontentement dans le milieu officiel; on allait jusqu'à parler d'emprisonnement pour Mgr Stepinac. Ce mémorandum était un acte courageux, étant donné la situation politique, par son appel au respect des droits, des propriétés et de la liberté des Serbes habitant la Croatie.

Une Histoire sans parti pris ne peut méconnaître ces.

Comme les pouvoirs publics continuaient à faire pression sur les orthodoxes pour qu'ils passent au catholicisme par des voies irrégulières, en 1941, Mgr Stepinac avait envoyé aux prêtres une instruction confidentielle, leur demandant de faciliter la conversion, même si ce n'était que pour fuir le danger mortel; il ajoutait que des orthodoxes ou des Juifs pourraient, quand le danger serait passé, revenir à leur religion:

"Comme je l'ai expliqué auparavant, un peuple se forme à une religion au cours de siècles; en un jour, on ne peut pas le changer idéologiquement, et il faut respecter cette donnée psychologique."

Face au nazisme

Si on voulait étudier les sermons ou les prédications de Mgr Stepinac, il faudrait se transporter en esprit dans le milieu où il a vécu. Sa vie entière était évangélique, et il vivait au milieu des deux tendances révolutionnaires contraires au catholicisme: le national-socialisme allemand qui recourait aux pires sauvageries pour "préserver" une soi-disant race allemande; puis, le communisme, avec son athéisme agressif.

Pour Mgr Stepinac, les principales questions actuelles qu'il fallait résoudre se résumaient aux suivantes: D'abord, s'il est naturel d'aimer le peuple dont on est issu, un catholique peut et doit aimer son peuple et sa patrie.

Le catholicisme ne détruit pas la loi naturelle, mais la perfectionne, et l'ennoblit. Le Christ lui-même a d'abord parlé à son peuple d'Israël. Et le chant du Magnificat manifeste l'amour spirituel de la Mère de Dieu pour son peuple.

La foi catholique a appris au peuple croate l'honnêteté. Depuis des siècles, il a repoussé, au prix de nombreuses victimes, les Turcs et d'autres invasions ou hérésies.

Quant à la liberté, elle peut être utilisée à l'avantage de l'homme, mais pour cela, il doit se libérer d'abord intérieurement pour s'approcher de la liberté des enfants de Dieu et respecter la morale, la justice et l'honnêteté,

Une liberté qui n'est pas régie par la loi évangélique est appelée à disparaître et n'a pas d'existence possible. On n'a certainement jamais tant parlé de liberté qu'au temps de la Révolution française... Et pourtant, Mme Roland devait dire:"Oh! liberté, que de crimes on commet en ton nom! "

Le Christ a dit: "Toute personne qui est en train de commettre un péché, est l'esclave de ce péché". Il nous a donné la connaissance du bien et la capacité de l'accomplir Mgr Stepinac ajoutait:

"La première règle, si nous voulons voir des jours meilleurs à l'avenir, est de rendre à Dieu le respect qui lui est dû, avec humilité; c'est la seule voie de la paix."

Et à l'occasion d'un pèlerinage à Marija Bistrica, il parlait aussi des relations avec autrui, ce qui a été si merveilleusement illustré par Jésus-Christ dans l'histoire du bon Samaritain.

"Sans l'amour tout est détruit, rien de solide ne peut être établi, mais là où il règne, il donne la force de supporter les plus grandes charges de la vie malgré tous les obstacles."

La loi de Nüremberg contre les Juifs avait été imposée à la Croatie. Le 14 mars 1943, Mgr Stepinac dit dans la cathédrale:

"Une des plus grandes erreurs de notre temps, c'est que la valeur de la personne humaine est tombée à zéro. Dans le monde entier on piétine le respect de la personne humaine. Même le plus fou défenseur du matérialisme sent au plus profond de lui- même, qu'il est né pour bien plus que son chien ou que la roue d'une machine. Ainsi chacun, sans égard à la race ou à la nation, ou sans égard à d'autres différences, porte en lui le cachet de Dieu Créateur et a ses droits propres qu'on ne doit pas lui prendre ni limiter par la force."

"On doit reconnaître et respecter la dignité humaine qui a été donnée à tous par Dieu", disait Pie XII.

La violation des droits de l'homme ne peut qu'avoir de graves conséquences. L'Eglise catholique défend les droits essentiels de l'homme.

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