Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
M. Landercy
L'année 1939 fut marquée par de grandes inondations (Samobor, Karlovac, Nova Gradiska, Ogulin, et d'autres); il s'y ajoutait des famines en Dalmatie, pendant les années de la guerre. Généreusement, Mgr Stepinac procurait son aide sans arrêt:

"Donner à manger à ceux qui ont faim, faire entrer dans sa maison ceux qui n'ont plus de foyer, habiller ceux qui n'ont plus de vêtements, est un des premiers, un des plus grands actes de charité et des plus agréables à Dieu", disait-il.

En 1945, dans une circulaire, il instaure "Le dimanche de la charité catholique", pour aider tous ceux qui se trouvaient dans la misère à cause de la guerre. Ce jourlà on ramassait ce que les gens pouvaient donner en nourriture pour autrui.

Aide aux orthodoxes, aux juifs et aux Slovènes

Fondée par Mgr Stepinac, "Caritas" distribua des wagons de nourriture aux affamés, gratuitement et sans différence quant à la religion ou à la race. Bien que difficilement, il parvint à obtenir l'autorisation de réunir tous les petits enfants restés sans parents ni foyer et qui étaient dans des camps. Il les plaçait dans des familles prêtes à s'en occuper moyennant une pension que lui-même prenait entièrement à sa charge. Il installa environ 80 de ces enfants dans le château de Brezovica, propriété de l'Archevêché, et en confia le soin aux Soeurs de Notre-Dame. Il allait souvent voir ces enfants et ceuxci l'ont vite adopté et aimé.

Ainsi, de 1942 à 1944, il sauva de la famine et de la mort 6.717 enfants, dont environ 6.000 de parents orthodoxes ou de parents partis suivre les a "partisans" de Tito.

Des centaines de familles zagreboises ont participé ainsi à l'oeuvre d'amour des catholiques croates envers tous les enfants sans distinction. Ce nombre si élevé d'enfants sauvés par Mgr Stepinac fut un de ses actes les plus lumineux en ce temps de guerre.

En 1943, il organisa une cantine pour les prêtres. Elle était fréquentée par plus de 30 d'entre eux, en général des professeurs de religion et des retraités.

Il donnait des audiences, souvent longues, à toutes les personnes qui avaient des problèmes, il les consolait, cherchant avec elles des solutions. Jamais il ne montrait sa fatigue, et recevait tout le monde, modestement, prêt à faire son possible. Au début de ces quatre années de guerre, les audiences étaient surtout sollicitées par des orthodoxes et des Juifs car ils étaient les plus exposés à la persécution. Il les aidait de son mieux, mais ses interventions n'étaient pas toujours bien vues du gouvernement.

Lorsque A. Pavelic ordonnait des représailles sur des Serbes, Mgr Stepinac faisait tout pour les défendre ou les sauver de la mort. Il réussit ainsi à sauver des centaines de personnes. Il écrivit aussi à plusieurs reprises à Pavelic pour lui dire qu'il n'avait pas le droit d'agir ainsi pour se venger des vingt années de la dictature inhumaine des Serbes, et il faisait appel à son sens humanitaire. Puis, il faisait tout son possible pour adoucir le sort des malheureux.

Plusieurs fois, il demanda à A. Pavelic la permission pour des prêtres de pénétrer dans les camps pour voir les mourants et ceux qui les réclamaient. Il lui demanda aussi d'adoucir le sort des prisonniers, d'autoriser "Caritas" de Zagreb à distribuer des colis au moins à Naël.

Dès que les Allemands entrèrent en Croatie, la Croatie ressentit la lourde main du nazisme, spécialement la première loi sur les Juifs, qui devaient alors porter un brassard avec l'étoile jaune. L'Archevêque Stepinac intervint aussitôt en protestant, mais en vain.

Pris entre les Allemands et les Italiens, Pavelic exécutait aveuglément leurs ordres.

Mgr Stepinac réussit au moins à éviter que les mariages mixtes soient dissous, et ce jusqu'à la fin de la guerre.

Dès que les troupes d'Hitler occupèrent la Slovénie, la Gestapo, adversaire de l'Eglise catholique et des peuples Slaves, commença par éliminer du pays occupé, des prêtres, des religieux et religieuses catholiques, qui vinrent se réfugier en Croatie.

Mgr Stepinac accueillit 300 prêtres slovènes dans son presbytérium et engagea ses confrères dans l'épiscopat à recueillir les autres.

Dans son amour tout évangélique pour le prochain, il avait de loin dépassé ce que son devoir d'Archevêque lui demandait. Cet amour pour tout homme lui faisait du tort à Zagreb où siégeaient les Allemands, la Gestapo et leurs subordonnés.

Le problème des "rebaptêmes"

Par une circulaire du 30 avril 1941, le Gouvernement de l'Etat Croate Indépendant poussait les orthodoxes à passer à la religion catholique. Mgr Stepinac se refusait à cette contrainte: les gens devaient se décider euxmêmes, en pleine conscience, après avoir bien compris le sens de la foi catholique, grâce au catéchisme expliqué par les prêtres.

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