Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
La troisième visite de ce médecin fut liée à un événement fort désagréable pour lui: arrivant à Zagreb avec son épouse, il fut d'abord reçu en audience par l'Archevêque coadjuteur. Mais les agents du Gouvernement pensaient qu'il était parti directement à Krasic... Rentrant à l'hôtel, le médecin eut la désagréable surprise de trouver sa chambre fermée à clé. Avec l'aide du patron de l'hôtel et d'un autre médecin, il arriva à entrer dans la chambre mais pour y trouver un agent du Gouvernement qui était en train de fouiller dans ses valises. "Quelle cochonnerie!" s'exclama le médecin outré. Après ses visites à Mgr Stepinac, le Saint-Père adressa une lettre de remerciements à ce docteur "pour les soins donnés à notre cher frère le Cardinal Stepinac."

La thérapeutique parvint à le guérir rnomentanément de la polyglobulie (polycitemia rubra vera), mais la thrombose continuait ses ravages. Cependant, ce n'est pas de cela qu'il est mort.

Ce qui le peinait le plus, c'était l'impossibilité de plus en plus fréquente de célébrer la Messe. Obligé de garder le lit, il regardait l'image de la Sainte Vierge et disait: "Je dois souffrir " rr celles des autres."

Plus tard il souffrit énormément sans vouloir en parler, pensant qu'il s'agissait de la prostate. Après sa mort, l'autopsie montra qu'il s'agissait d'un gros calcul dans les voies urinaires; les médecins eurent peine à comprendre comment il avait pu supporter des souffrances si intolérables.

Le 27 février 1957, le docteur Hauptmann lui injecta encore une dose de phosphore radio-actif que lui avait envoyée d'Amérique, le docteur Lawrance. Celui-ci voulait venir lui-même, mais l'ambassade yougoslave de Paris lui refusa le visa.

Entre-temps, le mal de la jambe gauche s'était propagé à la jambe droite.

En février 1958, le Cardinal dit au curé de Krasic:

Si je ne m'éteins pas rapidement, je devrai encore énormément souffrir. Mais il faudrait que je sois patient."

Le 23 février, au matin, le curé lui demanda s'il avait passé une bonne nuit.

"Très mauvaise, répondit- il, ne croyez pas que ce soit une souffrance bénigne. J'ai déjà tant souffert dans ma vie! Lorsque c'était sérieux et douloureux, je disais: que Dieu ne vous donne pas à vivre cela. Je ne me plains pas, mais c'est très difficile à porter. Aujourd'hui, je ne peux même pas célébrer la Messe. Cette nuit, j'ai été obligé de descendre 25 fois de mon lit... vous ne pouvez pas vous imaginer combien cette maladie est pénible. Mais que Dieu me garde de me plaindre! "

Le 1° mars,il déclara:

"Il n'y a pas de soulagement possible. La fin approche. Seul un miracle de Dieu pourrait prolonger ma vie. Mais je ne vois pas de motif pour qu'Il le fasse. Qu'Il vienne me chercher! L'important, c'est que nous ne nous sommes pas laissé prendre et que nous n'avons pas cédé."

Son état de santé accusait cependant parfois de brusques améliorations: après la Semaine Sainte où il avait beaucoup souffert, tout en continuant à confesser les fidèles à l'église, à Pâques il se sentait très bien et présidait la procession autour de l'église; il célébra la Messe à midi et y prêcha ainsi qu'à la Messe du soir.

Un jour d'avril de la même année, il dit:

"Comment vais-je pouvoir remercier Dieu de cette excellente forme qui m'est revenue subitement! Aucune fatigue, aucune douleur! Je sais que cet état ne durera pas longtemps... mais c'est tout de même bizarre; il y a des mois que je ne me suis pas senti si bien."

En mai, la thrombose de la jambe droite augmenta. II dit au curé de Krasic que, quoi qu'il en pense ou quoi qu'en pensent les médecins, il sentait bien qu'il ne survivrait pas à cette année.

Le 20 mai, la douleur de la jambe devenait insupportable. Le lendemain, il éprouvait des dérèglements du coeur et des poumons; le médecin constata le brusque affaiblissement du coeur, une pneumonie et la thrombose de la jambe droite.

La maladie prenait de plus en plus d'ampleur. Le cceur faiblissait. Les deux Evêques auxiliaires de Zagreb, Mgr Salis et Mgr Lach, arrivèrent d'urgence. Cette foisci, non seulement le Gouvernement ne leur défendit pas l accès de Krasic, car la nouvelle s'était propagée rapidement que le Cardinal était mourant, mais il encouragea vivement les Evêques.

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