FRANCE - CROATIE | 16/23 |
Rudjer Bosković ne se cantonne pas uniquement aux domaines des sciences, de la diplomatie et de la politique, mais il témoigne d'un vif intérêt pour les Lettres. Alors qu'il habitait Rome, en 1744, il avait été élu membre de l'Académie de l'Arcadie où il siégeait sous le pseudonyme de Numerius Anigreus. Il passait alors pour un grand causeur doublé d'un poète brillant. Lors de ses séjours à Paris, il renoue tout naturellement avec ses habitudes mondaines et littéraires grâce à une Arcadienne de ses amies, Madame Marie- Anne Fiquet du Boccage (78), dont il fréquente assez régulièrement le salon. Il y côtoie Marivaux, Gibbon et Benjamin Franklin, les poètes Gentil- Bernard et Vittorio Alfieri ou les artistes Bouchardon, Van Loo et Vernet qui sont tous des habitués. On le verra également beaucoup chez Madame de Marchais qui tient, à Versailles, un autre cénacle à la mode.
Efficace et discret intermédiaire entre la France et Raguse, Bosković est certainement l'homme qui a le plus contribué, avant 1789, à une meilleure compréhension mutuelle entre les deux Etats. Doué de dons exceptionnels, il n'est pas outré d'ajouter qu'il a également incarné durant un demi-siècle ce que l'intelligence croate pouvait offrir de meilleur à l'Europe.
Marko Bruerovic
Si la période
révolutionnaire (1789-1799)
interrompt pour quelques années
les
échanges culturels franco-croates,
ceux-
ci connaissent une vigoureuse reprise
sous Napoléon Ier. Pendant sept
ans, de
1806 à 1813, une grande partie des
terres
croates est occupée par les
armées
impériales et administrée
à la française.
Cet épisode suscite (ou
ressuscite) la
curiosité d'un certain nombre
d'intellectuels français pour une
région
et un peuple qu'ils connaissent mal, il
stimule aussi l'imagination des
écrivains, tandis que du
côté croate, il
déclenche un processus
d'affirmation qui
aboutit au "mouvement illyrien" et au
réveil de la conscience nationale.
Il
s'agit donc, de part et d'autre, d'une
période extrêmement
intéressante.
Le premier personnage "littéraire"
auquel
on pense lorsqu'on évoque
l'Illyrie
napoléonienne est sans nul doute
l'insolite poète ragusain Marko
Bruerović
qui appartient à la fois à
l'histoire de
France et au Parnasse croate.
Probablement originaire de Tours
où il
vient au monde vers 1765-70, Marc
Bruère-
Desrivaux - puisque tel est son
véritable
patronyme - n'est autre que le fils de
René Bruère-Desrivaux (
17361817), consul
de France à Raguse (79).
Arrivé tout jeune
dans cette ville, c'est là qu'il
fait ses
études, auprès d'un
maître autochtone
(Djuro Feric) et en compagnie des
enfants
des notables locaux. Comme eux, il
apprend l'italien, le croate et le latin,
trois langues qui lui deviennent presque
plus familières que le
français.
Son premier petit livre, une sorte de
compliment à l'occasion d'un
mariage
("Per le nozze del N. S. Nicolo Sorgo
colla nobil Dama Comtessa Elena Sorgo"),
date de 1789 et il est justement
rédigé
en italien. II montre que Marko Bruerović
s'est parfaitement intégré
à la vie
ragusaine. Assesseur ofiicieux de son
père, il participe activement aux
évènements de la
cité et s'est totalement
imprégné de l'esprit qui
règne dans la
bonne société locale.
77. Jésuite, le père
Augustin Barruel
(1741-1820) fut exilé à
deux reprises :
une première fois à la
dissolution de la
Compagnie de Jésus (1773-74) et
une
deuxième fois en raison de la
Révolution
(1792-1802). Théoricien de la
Contre Révolution, il a
écrit Mémoirer
pour servir à l'histoire du
Jacohinisme,
Du Pape et de ses droits religieur
à
I'occasion du Concordat et Les
Helviennes ou lettres provinciales
philosophiques.
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Adriana Smajic
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