Cardinal Stepinac
LE CARDINAL STEPINAC: Martyr des droits de l'homme
M. Landercy

Ces envoyés du Pape Pie XII aidaient les catholiques en s'informant, en conseillant et en disant la vérité en face.

Dom Masucci tenait à jour son journal; il témoigne qu'il s'était mis à aimer sincèrement le peuple Croate et qu'il était profondément touché par sa générosité et son sens religieux.

Mais la situation politique demeurait complexe.

Le Légat du Pape Dom Marcone ne rentra à Rome qu'en juillet 1945. Dom Masucci quitta Zagreb le 20 mars 1946. Il conclut ses souvenirs par cette phrase:"Zagreb! mon champ de bataille! Adieu ou au revoir, ville malheureuse!" Aux archives du Vatican sont déposés tous les rapports et documents concernant cette période. Si on les consulte, les faits et gestes de l'Archevêque Stepinac apparaissent dans une lumière particulière (4). Blessé à l'intérieur et à l'extérieur, le peuple Croate étouffait sous la pression d'une guerre à l'issue inconnue.

Le malaise était général.

Monseigneur Stepinac défenseur des droits de l'homme

C'est la période où Mgr Stepinac, en approfondissant sa vie spirituelle et en puisant sa force dans les vérités de la Foi, regardait les événements dans la lumière de Dieu et se gardait de toute prise de position politique.

Un prêtre qui était avec Alojzije Stepinac à l'Université Grégorienne de Rome, écrivit qu'il le considérait comme un homme à part entière, d'une foi en Dieu profonde et vivante, âme de sa vie et de son travail de pasteur, ainsi que de ses luttes pour la défense des droits de Dieu.

Dieu donnait sa lumière à Mgr Stepinac pour lui permettre de voir, de découvrir les intentions des ennemis de l'Eglise. Sans être polémiste de nature, il le devenait par nécessité. Dans son caractère et ses comportements, il était énergique. Il vivait la foi catholique, ou mieux, la foi était sa vie. Elle l'éclairait et lui permettait de distinguer la vérité de l'erreur. De plus, sa grande modestie contribuait à dicter ses réactions dans l'engrenage d'une Croatie asservie et humiliée.

Dans un de ses discours, en 1939, lors de l'inauguration du foyer "Gospodarska sloga" à Zagreb, il avait dit notamment:

"Le Christ... savait bien, face à toutes les accusations, qu'au-dessus des biens matériels qui divisent les gens, il existe des valeurs plus précieuses qui les unissent. - Il savait qu'au service de ces valeurs, la mort elle-même est plus utile que la vie. Il savait que dans le plus profond de l'âme humaine, se cache une soif du vrai et du bien, le besoin de s'appuyer sur quelqu'un, sur quelque chose, qui comme une étoile lumineuse, répandra sa lumière au-dessus des vagues agitées des contradictions humaines, et au sein même des déchirements et des tempêtes des passions excitées."

D'après les témoignages de ses proches, Mgr Stepinac ne faisait jamais de politique.

En 1941, au moment où on attendait des Allemands la libération de la Croatie, Mgr Stepinac était loin d'être rassuré. Il disait qu'il ne fallait pas attendre une Croatie libre d'une Allemagne athée, qu'il fallait se méfier d'Hitler quand il promettait une Croatie indépendante.

A Pâques 1941, le thème de son sermon fut: "Agneau de Dieu, qui porte les péchés du monde, donne-nous la paix". Cette paix qu'on attendait tant, qu'il désirait tant pour tout le peuple Croate, cette paix qui était son droit primordial, parce que donnée par Dieu avec la liberté.

Pendant ces années de guerre, les moyens de transport étant instables et irréguliers, sinon impossibles, les Conférences épiscopales n'avaient pu avoir lieu que trois fois, et encore avec un nombre d'Evêques restreint. Il en était de même pour les relations postales, très incertaines.

Donc toutes les responsabilités retombaient sur Mgr Stepinac et sur ses déclarations. Il était le représentant réel de l'Eglise catholique pour toute la Croatie. Conscient de cet état de choses, il ne s'est jamais tu, mais il défendait avec ardeur les droits des hommes, ceux des nécessiteux qui demandaient son aide.

Activité caritative de l'Archevêque

Dès 1936, Hitler avait commencé à persécuter les "nonaryens" qui fuyaient, s'exilant, toujours plus nombreux vers le sud. La plupart arrivaient à Zagreb. Mgr Stepinac avait assuré la sécurité des Juifs âgés dans sa propriété à la campagne et avait organisé l'aide à tous les nécessiteux et malades, sans distinction de race ou de religion.

(Voir témoignage de Me Georges Desbons, ch. XII).

4. Cf. chapitre XII: Demande d'intervention en faveur de 200 orphelins Juifs.

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